Un blog de passions. Passion de la Vie sous toutes ses formes et ses mystères. Empreintes de notre généalogie.. Ses richesses et/ou ses drames souterrains.. L'avenir...
20 Août 2009
Braises..
Du ciel..
Des souvenirs...
De notre Mémoire commune....
Cette aire, aujourd'hui dévastée, ne porte aucune empreinte de l'arène de mes étés.. Et pourtant, à qui sait capter " Les larmes du vent" dansant dans ses hautes herbes, elle murmure tant de secrets..!
Ce qui sonnait le départ en vacances c'était l'annonce des résultats du Certif' pour la majorité des "Grandes !" et, pour une minorité bien parcimonieuse encore, la victoire de quelques plus jeunes présentés au redouté "Concours des Bourses"!
Tout le monde n'avait pas encore le privilège d'entrer en 6ème, chose si banale aujourd'hui, et les plus pauvres n'avaient d'autre recours que ce concours meurtrier!
Aussi, dès la rentrée du second trimestre, notre Directrice, solennellement, faisait l'appel de celles qui resteraient aux "Répétitions"! Ce qui signifiait que nous resterions travailler jusqu'à 19 heures- cela ne nous dispensant pas du tout des devoirs auxquels nous nous attelions comme les autres, en attendant la soupe, sur un coin de la table de la cuisine..
Il se passait la même chose, de l'autre côté du préau, chez les garçons...
Nous étions tellement fières de ne pas nous aligner pour la sortie du soir:
" Je reste répéter" disions-nous l'air empesé, quasi condescendant...!Même si l'hiver c'était dur et que la route était gelée parfois.
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( Pardonnez mes majuscules mais tout cela faisait partie de rites sacrés, ces rites de passagesqui font tellement défaut aujourd'hui que les jeunes éprouvent la nécessité de s'en créer de bien dangereux!).
Dès la première quinzaine de Juillet, les Grandes , donc, orchestraient fièrement le nettoyage impeccable de la classe: des pupitres noirs que nous cirions et surtout des encriers maculés d'encre bleue que nous frottions énergiquement sur le sol du préau! C'était à qui présenterait le plus propre...Les livres de la bibliothèque faisaient peau neuve, les tableaux étaient repeints, les cartes que l'on décrochait retrouvaient leur immense étui protecteur au fond de la classe..
.....Pour beaucoup, dont j'étais, ce rituel sonnait surtout le temps des corvées et la solitude. Fini le catéchisme où nous nous retrouvions tous avec joie pour quelque partie de cinéma dans la sacristie ( mais ça, chut, c'est une autre histoire...!).
Nous resterait la messe... Que Dieu bénisse cet Abbé...
Le 14 juillet n'apportait aucun feu d'artifice mais une fêlure car nous nous séparions, le coeur serré. Si certains avaient la chance d'habiter une des ruelles tortueuses du "Carreyrat" perché autour de l'église forteresse, moi, j'étais loin, en bas, au bord de la 113, proche du pont de la Bretonne...
C'est dans mon figuier que je me réfugiais alors pour rêver.. C'est au pied de son tronc si majestueux aujourd'hui que mon premier petit jardin m' offrit d'inoubliables enchantements.
De mon perchoir je surveillais, inquiète, la cour écrasée de soleil de la Distillerie, bâtisse énorme, sinistre avec ses cuves à ciel ouvert où bon nombre de passants en quête d'abri échouérent....
Et les braises ne tardaient guère à embraser cette fournaise. J'appréhendais la sortie du trépied, l'alignement de la lessiveuse et des chaudrons..
On m'appellerait bientôt pour charrier les souches et les sarments sans compter tout le reste....Ou pour d'autres travaux tant redoutés...
Je n'étais pas la seule à travailler: c'était normal pour beaucoup de parents. Les garçons allaient à la vigne..
De toutes façons, nous savions tous que nous ne rentrerions qu'après les vendanges: nous étions tous alignés dans les "colles" et faisions notre journée de coupeurs.. Pauvres mamans qui devaient vider nos seaux..
Alors, mes séances de stérilisation d'aujourd'hui, si pénibles soient-elles sous cette chaleur, sont un bien pâle echo de ces enfers de vacances...
Je vous raconterai..
**** Canicule d'aujourd'hui ?... cinabre.over-blog.com ( Mes jardins d'Amarante) Il suffit de...cliquer sur mon 1er lien..A bientôt..!