MERCI POUR LE "PACTE IMMORAL" !

LE PACTE IMMORAL…?

Bien sûr, je l'ai acheté et commencé à le lire !

Dès les premières pages, je me suis précipitée sur le Littré car je n'arrivais pas à croire ce que je lisais..!

     D'abord le titre en lui-même si accusateur :
* Si faire UN PACTE c'est conclure un arrangement, c'est aussi sous-entendre la participation de personnes intéressées et CONSENTANTES. Parfaitement CONSCIENTES des ENJEUX & RESPONSABLES..!

* Si "IMMORAL" ne souffre aucun doute, en ce cas précis, on ne peut oublier qu'il implique des responsables politiques.. NOS "élites". Ceux qui nous gouvernent et se déclarent AU SERVICE de la NATION…!

Le titre à lui seul porte le sceau d'une extrême gravité.

  Viennent ensuite des termes récurrents mais celui dont l'écho heurte le plus notre mémoire est

APPARATCHIK….!
 Et fait courir un léger frisson annonciateur d'une funeste suite. A juste raison.

                                          *

Ce ne sont pas des mots en l'air, un ouvrage théorique de plus, mais une enquête fouillée qui remonte la piste des naufrageurs grâce à des empreintes  bien scellées dans les décrets des BO-, les conférences pédagogiques, les déclarations d'orientations …

Comment ne pas ressentir tout à la fois stupeur, révolte, colère, rancune, au souvenir de tant d'inutiles combats ? De tant d'avenirs gâchés ?

  C'est en raison de mon expérience de ces réformes- de leur application forcée et difficilement vécue- que je m'autorise "cette prise de position". Combien d'enseignants en ont-ils été le cobaye. ?

*Parce qu'encore, à travers mes petits-enfants, j'en découvre chaque jour davantage les ravages…

.

*Et surtout, pour les parents d'aujourd'hui qui, n'en mesurant pas toujours les conséquences désastreuses, font confiance au système sans en connaître les déficiences dont la source remonte au siècle dernier...

Car nous payons aujourd'hui les erreurs du passé, le temps nécessaire à l'accomplissement d'une scolarité.

   Ainsi des 800 h de français en moins. De programmes d'une indigence coupable. De mesures légères si lourdes de conséquences : pas de dictées, pas de "par cœur", pas de leçons magistrales mais de l'expérimentation pour rattraper un classement européen catastrophique..? ? ?

Comme bon nombre de collègues j'ai RESISTE malgré certains parents qui me reprochaient trop de devoirs, trop de dictées …

J'ai même été dénoncée ce qui me valut une visite intempestive de l'IDEN.. Mais voilà, lui, il était pédagogue dans l'âme et ce sont les parents qui ont reçu une "mise au point" très diplomatique et non moins ferme. J'ai toujours conservé ses lettres sur papier pelure car ce ne fut pas la seule fois.
   Ce n'était pas toujours le cas et nous devions mener un enseignement parallèle et souterrain.

Je salue cette jeune enseignante qui a fait preuve d'un courage exemplaire en osant dénoncer le système dans ce livre.
                            

                            

Non ! Ce n'est pas la faute des enseignants.

 Ils sont victimes au point que les "piliers chevronnés de collèges et lycées" qui ont désespérément lutté, porté et aidé leurs élèves et leurs jeunes collègues, abandonnent, usés et amers.

Je connais d'excellents professeurs qui n'en peuvent plus faisant le même constat à chaque entrée de seconde :

- Comment combler ces vides, ces lacunes gravissimes qui empêchent toute acquisition nouvelle ?

-Comment leur apprendre à TRAVAILLER..? En seulement une année pour le bac de français ?

Comment conjuguer un rattrapage impossible et un programme inaccessible pour un trop grand nombre ?

-Comment comprendre une copie à l'orthographe épouvantable qui exige une lecture ORALE ?

A ce sujet combien de professeurs ont refusé de HAUSSER une note au bac et ont préféré quitté le jury ?

Le titre de ce second chapitre est très explicite : L'école des fous !

On a beau jeu d'accuser les enseignants du Primaire de tous les maux..Où sont les vrais coupables ? Lisez cette enquête et vous saurez..

                                    ****

Mais le premier chapitre n'est pas en reste qui nous plonge illico  dans les abysses inquiétants du pouvoir.J'ai relevé je crois chez J P Brighelli ce terme : " les ténèbres…"!
   

 * Imaginez quelqu'un qui n'a pas fait d'études, qui n'a pas son bac et que l'on veut mettre aux commandes de l'Éducation Nationale…

Impensable direz-vous ? Loufoque ? Insensé ? Inventé ? NON ..!
 Et on continue :
    Lucide, le malheureux refuse, résiste au harcèlement, finit par douter et se rend, de guerre lasse.

 Une mauvaise blague ?

Un sketch d'humoriste ?  

Non !  La pure vérité..Car cette victime s'est retrouvée à son corps défendant Ministre de l'Éducation Nationale…

Au fil des révélations, la lecture nous entraîne dans un mélange de fiction et de polar.
  Fiction tant les faits INCROYABLES nous obligent à de constants retours pour vérifier, relire et peser les mots, les chiffres,

Polar  avec la consternante conviction que cette fois le coupable du forfait  s'en sortirait..S'en était sorti..Pardon, s'en étaient sortis et sévissent encore…

    Abattue d'indignation, incapable d'en supporter davantage, j'ai préféré m'arrêter au cinquième chapitre. La suite augure de passages tout aussi difficiles.

J'ajoute que Sylvie Coignard sait manier un humour cinglant dans un chapitre inattendu : LE CLERGE (du ministère..) et ses archevêques ! On en rirait- on en sourit.

  Il faut espérer une seule chose. Essentielle. Salvatrice.

Que ce livre ait le même retentissement que celui d'Irène Frachon. L'avenir de nos enfants est à ce prix..

A nous de faire en sorte qu'il n'ait pas été écrit en vain..!

Évitons également ces querelles qui se trompent de sujet en
dressant les enseignants les uns contre les autres : pourquoi traiter de passéistes ceux qui veulent un retour aux fondamentaux qui ont fait leur preuve ?

Il est évident que je ne vous livre qu'un faible aperçu de ce "monument". Je reviendrai inévitablement sur certains chapitres …

Vous trouverez ci-dessous certains des liens que j'ai consultés.

FELICITATIONS & GRAND MERCI à
                                  SOPHIE COIGNARD..!

http://www.marianne2.fr/Candide-face-au-chaos-de-l-Education-nationale_a202364.html

http://generation-non-non.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/01/29/a-quoi-ressemble-la-jeunesse-francaise.html

                               

Même s'il est paru depuis peu, je trouve qu'il n'est pas assez médiatisé.
  Je l'ai trouvé difficilement, coincé entre des parutions abondantes et hétéroclites.

.J'ai même demandé qu'il soit déplacé et mis en lumière. Au regard du jeune responsable du rayon, je ne suis pas sûre que mon enthousiasme ait été pris au sérieux..!